mardi, 27 décembre 2005
C’est la première fois, dans l’Europe contemporaine...
Partout où règne le spectacle, les seules forces organisées sont celles qui veulent le spectacle. Aucune ne peut donc plus être ennemie de ce qui existe, ni transgresser l’omertà qui concerne tout. On en a fini avec cette inquiétante conception, qui avait dominé durant plus de deux cents ans, selon laquelle une société pouvait être critiquable et transformable, réformée ou révolutionnée. Et cela n’a pas été obtenu par l’apparition d’arguments nouveaux, mais tout simplement parce que les arguments sont devenus inutiles. À ce résultat, on mesurera, plutôt que le bonheur général, la force redoutable des réseaux de la tyrannie.
Jamais censure n’a été plus parfaite. Jamais l’opinion de ceux à qui l’on fait croire encore, dans quelques pays, qu’ils sont restés des citoyens libres, n’a été moins autorisée à se faire connaître, chaque fois qu’il s’agit d’un choix qui affectera leur vie réelle. Jamais il n’a été permis de leur mentir avec une si parfaite absence de conséquence. Le spectateur est seulement censé ignorer tout, ne mériter rien.
Guy Debord, Commentaires sur la Société du spectacle, 1988
12:48 Publié dans Société du spectacle | Lien permanent | Commentaires (5)
Commentaires
Ray, à propos d'exécuter la nuit, ce Sun Tse ça me rappelle "Les trois jours du condor", sauvé par des croissants ?
Écrit par : Danielle | mardi, 27 décembre 2005
"Les trois jours du condor" c'est un film non ? Je ne l'ai pas vu !
Écrit par : Ray | mardi, 27 décembre 2005
Sans doute tu dormais!
Écrit par : P.A.G | mardi, 27 décembre 2005
A l'époque les blonds comptaient pas pour du beurre, Redford c'est pas DiCaprio. Chinatown, ça klaxonne...
Écrit par : Danielle | mardi, 27 décembre 2005
Oui Chinatown, L'année du dragon c'est pas mal non plus !
Écrit par : Ray | mardi, 27 décembre 2005
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