vendredi, 23 février 2024
Ce point final n’en est peut-être pas un
A près de quarante ans, Léonore voit un mort pour la première fois. Et c’est son père. Il émane une douce lumière de lui. Une certaine qualité de silence enveloppe la pièce. Une présence. Chaude malgré le froid du corps.
Une lueur bleutée, vague et indécise, flotte, presque par inadvertance. Elle embrasse son front glacial, lui parle un peu, effrayée par ce grand silence blanc, puis repart, enveloppée par cette aura.
Elle se remémore les instants de bonheur plutôt que cette longue agonie, qui restera pourtant gravée dans sa mémoire. Son père n’a jamais cessé de la protéger et il le fera toujours. Elle se rappelle son sourire. Elle est régénérée. Depuis des années il était là sans y être et ce point final n’en est peut-être pas un.
Raymond Alcovère, Le Sourire de Cézanne, roman, extrait, N&B éditions, 2007
Photo : Charlotte Lapalus
21:21 Publié dans Le Sourire de Cézanne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le sourire de cézanne
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