Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lundi, 06 juin 2005

Ils sont apparus, comme dans un rêve...

Ils sont apparus, comme dans un rêve, au sommet de la dune, à demi cachés par la brume de sable que leurs pieds soulevaient. Lentement ils sont descendus dans la vallée, en suivant la piste presque invisible. En tête de la caravane, il y avait les hommes, enveloppés dans leurs manteaux de laine, leurs visages masqués par le voile bleu. Avec eux marchaient deux ou trois dromadaires, puis les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons. Les femmes fermaient la marche. C’étaient des silhouettes alourdies, encombrées par les lourds manteaux, et la peau de leurs bras et de leurs fronts semblait encore plus sombre dans les voiles d’indigo.

Ils marchaient sans bruit dans le sable, lentement, sans regarder où ils allaient. Le vent soufflait continûment, le vent du désert, chaud le jour, froid la nuit. Le sable fuyait autour d’eux, entre les pattes des chameaux, fouettait le visage des femmes qui rabattaient la toile bleue sur leurs yeux. Les jeunes enfants couraient, les bébés pleuraient, enroulés dans la toile bleue sur le dos de leur mère. Les chameaux grommelaient, éternuaient. Personne ne savait où on allait.


J.M.G. Le CLézio, Désert, la suite de cet extrait est à lire ici

Commentaires

Je n'oserais jamais écrire des choses du genre : "les chèvres et les moutons harcelés par les jeunes garçons." Il faut être un grand de la littérature pour oser pareilles choses ! Ces jeunes garçons ne pourraient-ils pas être des légionnaires de petite taille ?

Écrit par : Rick Hunter - Président des saoulréalistes du Hainaut | lundi, 06 juin 2005

C'était il y a 25 ans ; peut-être JMG ne l'écrirait-il plus aujourd'hui ! Je t'avoue que j'aime beaucoup ce début de roman mais que la suite m'est tombée des mains !

Écrit par : Ray | lundi, 06 juin 2005

La suite d'énormément de choses tombe des mains des gens, dont des miennes.

En Gelbique, des professeurs de FRANÇAIS font toujours lire à leurs élèves "L'étrange EH" et "Les koeums des jours", comme si rien de plus intéressant n'avait èté écrit depuis, disons quarante ans.

Écrit par : Rick Hunter - Président des saoulréalistes du Hainaut | lundi, 06 juin 2005

Même impression que Ray, mais le recueil de nouvelles "La fièvre" est vraiment bien. Parmi les premiers textes de JMG.
Quant à L'étranger, quand même, quel beau texte ! Le problème est celui de l'enseignement, peut-être…

Écrit par : J.-J. M. | lundi, 06 juin 2005

Tiens ! sur le désert, avez-vous lu l'excellent "Nuria la nomade" de MJJ ? Non ? Bon, vous manquez quelque chose ! (j'aurais pu signer P.A.G., mais c'est un timide le gars inconnu…)

Écrit par : Le lecteur inconnu | lundi, 06 juin 2005

C'est sûr que si tu leur donnes à lire les particules élémentaires ou plateforme, ça va les perturber un peu ces gentils enfants, vaut mieux assurer !

Écrit par : Ray | lundi, 06 juin 2005

Où est le bec, dans l'histoire ? Ben, j'avoue, moi, Dieu, y en a pas, de bec, dans l'eau, rien que de la préciosité à trois sous, de l'esbrouffffe à tenir un rôle façon je tiens ma clope entre deux doigts pas comme les autres, et je le montre bien, et des types comme moi, Dieu, le disent etc., et voilà, le tour est joué ! Mais vraiment lisez dans le détail, c'est à chier ! (pour lire ce texte à haute voix, rien à faire, vous le lisez doucement, tranquillement, comme si de rien n'était, parce que c'est de rien qu'il s'agit, point).

Écrit par : Dieu | lundi, 06 juin 2005

Ce magnifique texte m'évoque le splendide film de Werner Herzog "Kaspar Hauser" dans lequel Kaspar raconte un rêve, le désert, une caravane...
Si vous ne l'avez déjà vu, louez le, achetez le, voyez le.

Écrit par : Le Migou | lundi, 06 juin 2005

Dites, 6 kg de cerises à 5,98 € le kg + une bonne poignée de loukoum, ça intéresserait qui ?

Écrit par : La Petite Marchande de Prose | lundi, 06 juin 2005

Cher Dieu, vous m'étonnez, quand on a comme vous, même pas besoin d'exister pour régner, que se soucie-t-on de quelque écrivaillon, certes qui tord le cou à quelques idées reçus et autres idiots bien pensants, mais quand même, bien misérable, comparé à vos hauteurs !

Écrit par : Ray | mardi, 07 juin 2005

Les commentaires sont fermés.